Facebook interdit aux arbitres italiens

Tout juste élu à la tête de l’Association Italienne des Arbitres (AIA), Marcello Nicchi part en guerre contre les réseaux sociaux, les blogs, forums et autres moyens d’expression sur le web. La cause de cette décision? Elle tient en un nom : Gianluca Paparesta. L’ancien arbitre italien (qui va peut-être bientôt retrouver les terrains) tient un blog personnel, et il y a quinze jours, il a mis en ligne des extraits d’écoutes téléphoniques entre Luciano Moggi et un haut représentant du football italien en 2004, avant que le Calciopoli explose.

Paparesta avait été suspendu, ainsi que d’autres arbitres, dans cette sombre histoire de corruption et manipulation des résultats avec pour principaux acteurs, la Juve, le Milan, la Fiorentina, Luciano Moggi (ex-DG Juve)… Paparesta affirme sur son blog que le Calciopoli est loin d’avoir livré tous ses secrets et que les manipulations continuent encore et toujours ! Il se bat actuellement pour reprendre son activité, après avoir été écarté des pelouses, en faisant tous les appels possibles et imaginables, le dernier auprès du tribunal d’arbitrage du Comité National Olympique Italien.

Toujours est-il que cette affaire ne fait pas le bonheur de l’Association Italienne des Arbitres qui voit encore des soupçons s’élever contre ses arbitres, qui plus est de la part d’un ancien collègue, et sur un support qu’ils ne maîtrisent pas. Ainsi, Marcello Nicchi a décidé de sévir pour éviter que ce problème se reproduise avec des arbitres en activité et appartenant à l’AIA. Dans une circulaire diffusée sur le site web de l’association, un paragraphe entier est dédié à la communications sur le web.

Désormais toute interview ou déclaration, sans l’accord de l’AIA (autant dire qu’ils vont bétonner), sur des blogs, forums, sites Internet, concernant des matchs ou des affaires en cours est interdite. Les arbitres ne doivent pas participer à des groupes de discussion, que ce soit sur des forums ou Facebook. Un bon moyen de verrouiller la communication des arbitres. Télécharger la circulaire complète.

Alors qu’en France on reproche aux arbitres de ne pas venir s’exprimer devant les caméras lors de débats liés à des décisions litigieuses, en Italie, on fait tout l’inverse. Désormais communiquer via Internet est interdit. Cela ne suffira pas à lever les doutes qui pèsent sur certaines équipes depuis la mise à l’écart de Moggi. Le Calciopoli 2 arrivera t-il par le web?